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REGISTRES DU BUREAU
[1671]
6. — [Commandement aux bourgeois de dénoncer les seditieux.]
8  décembre 1571. (--> f-'- -''^ v°- --, f°'- l(->9 v°-)
#« par les Prevost des Marchans el Eschevins de la Ville de Paris.
"Mathurin de Beausse, Quartinier de lad. Ville de Paris, nous vous mandons que vous ayez à faire sçavoir à tous les bourgeois de vostre quartier qu'ilz ayent à eulx retirer avec leur famille en leur mai­son, et que chacun chef se tienne à sa porte, pour veoir s'ilz pourroient poinct congnoistre aucune per­sonne qui aye assisté à Ia sédition et esmotion popu­laire, qui s'est maintenant faicte près des Sainctz Innocens, et eulx envoyer de vostre quartier pour le dénoncer à justice, et pour eviter le malconten­tement que le Roy en pourroit avoir par faulte d'y pourveoir.
"Faict au Bureau de l'Hostel de la Ville, à trois heures après midy, le viii" jour de Decembre 1671.7)
Pareilz mandemens ont esté expédiez à Bour­geois, Perrot et Bourlon.
7. — [Mandements adressés aux Prédicateurs
et aux Quarteniers,
pour prévenir tout nouveau tumulte.]
9  décembre 1571. (A, fol. 245 r°; B, fol. 170 r°.)
Le lendemain dimanche, du grand matin, mesd. sieurs les Prevost des Marchans et Eschevins se trouverent en l'Hostel de lad. Ville, où ilz feirent lés ordonnances et mandemens cy après declarez et Iranscriptz, pour empescher toute sédition et inso­lence qui pourroict advenir en lad. Ville, comme chose deppendant de leur charge et debvoir :
"Plaise à Monsieur le Predicateur'1' admonester les auditeurs de son sermon que la Ville est en grand danger de recevoir quelque mescontentement du Roy, au moyen de l'esmotion populaire qui fut faicte hier au Cymetiere des Sainctz Innocens, là où l'on voulloyt preparer le lieu pour mectre la Croix,
affin que icelle feust mise en lieu sainct, au lieu qu'elle estoit en lieu profane; eL que après qu'elle y auroyt esté posée, l'on priroit Messieurs de l'Eglise de Paris y faire procession, admonestant le peuple à avoir patience, leur representant en quelz incon­veniens l'on mect la Ville et les bons citoyens qui y sont, au cas qu'il advint plus grande sédition. "Faict le dimanche neufviesme Decembre 167 1 . «
Pareilz placetz feurent ledict jour portez et en­voyez à toutes ou la pluspart des parroisses de ceste Ville.
De par les Prevost des Marchans et Eschevins de la Ville de Paris.
"Mathurin de Beausse, Quartenier de la Ville de Paris, nous vous mandons que vous ayez à vous transporter ès hostelleries, depuis la rue des Pres­cheurs jusques au devant Sainct Saulveur et faictes arrester logis pour cent hommes à cheval, qui sera l'une des compagnyes que nous voullons faire loger dedans, en bien payant. Si n'y faictes faulte.
"Faict au Bureau de la Ville, le neufviesme De­cembre mil v" lxx 1, n
Pareilz mandemens ont esté expédiez à autres Quartiniers, cy après nommez, asscavoir : Bourlon, dedans les hostelleries des Halles et ès environs; Perrot, dedans Jes hostelleries de la Tabletterie, rue Troussevache et la rue Sainct Denis, depuis Sainct Innocent jusques à l'Aport de Paris.
De par les Prevost des Marchans el Eschevins de la Ville de Paru. "Sire Jacques Kerver, Quartinier de lad. Ville, nous vous mandons que vous aiez à faire sçavoir à tous les bourgeois, manans et habitans de vostre quartier, qu'ilz ayent à retenir leurs enffans, servi­teurs el famille, chacun en leurs maisons, pour empescher de eulx transporter au lieu où il y aict aucune assemblée ou esmotion, sur peine de s'en prandre au chef de la maison, et quant aux colleiges, au principal ou maistre et chef du colleige; et là où il adviendroit quelque esmotion, que Dieu ne
(l> Loin de chercher à calmer les passions populaires, les prédicateurs, méme les plus éminents, avaient pris à tâche de les sur­exciter. Dans la chaire mème de Notre-Dame, Simon Vigor (qui juste un an après fut nommé archevêque de Narbonne) prononça, le premier dimanche de l'Avent, un sermon qui était une véritable invitation à la résistance, quoique les termes en fussent relativement mesurés, si l'on s'en rapporte au texte donné par Jean de la Fosse. (Journal d'un curé ligueur, p. 134.) Voir aussi le Registre capitulaire du 7 décembre, où il est question de ce sermon et d'une sorte de certificat que Vigor demanda aux chanoines qui avaient entendu ses paroles. (Archives nat., LL 260, p. 5g5.)